Dame du Trèfle
"Trèfle à Cinq Feuilles"
Catégorie : Autres
Chroniqueuse depuis mai 2014
Maman solo. Fan de mes feuilles.
41 ans, 5 enfants, 2 filles & 3 garçons.
Fan de course à pieds, de la Bretagne,
de littérature (bonne ou moins bonne),
et de découvertes en tous genres.
Rêveuse, souvent optimiste !
Reconversion
publiée le 05 novembre 2019
La vie nous joue parfois des tours, bons ou mauvais, et il nous faut pouvoir rebondir.
L'autre nuit je réfléchissais à une nouvelle impulsion à donner à ma vie. Je ressens le besoin d'y donner un nouveau sens, du piment et un certain changement.
Consciente que je n’ai pas droit à l’erreur, j'ai étudié quelques possibilités avant de prendre ma décision et je souhaite vous les partager.
Ma première idée était l'expatriation en Iran afin d'y devenir masqueuse de plaques d'immatriculation. A Téhéran, seules certaines voitures sont autorisées à circuler selon les jours, à cause des trop nombreux embouteillages. Pour contourner le problème, des conducteurs embauchent des gens qui marchent juste derrière la voiture pour cacher le numéro de la plaque. Mais j'ai pris peur en imaginant ladite voiture prenant de l'allure sur une artère déserte. J'ai beau être joggeuse je ne vais quand même pas passer ma journée à courir derrière des voitures.
Alors j'ai pensé à la Chine et son recrutement de Blanc de service. Certaines entreprises chinoises emploient un Blanc, peu importe sa formation, peu importe son CV. Le but est de donner à la société l’illusion qu’elle possède une renommée internationale. Le Blanc est mis bien en évidence pour que tout le monde puisse le voir. Mais je ne parle pas chinois et je préfère les sushis au canard laqué.
J'ai continué à réfléchir et l'idée d'être transporteuse d'enfants au Vietnam m'a traversé l'esprit. Certains jeunes au Vietnam doivent traverser des fleuves pour se rendre à l’école. Lorsqu’il n’y a pas de pont, une personne est là pour enfermer les étudiants dans des sacs étanches afin qu’ils arrivent au sec de l’autre côté. Le transfert est logiquement assez rapide pour que les enfants ne s’asphyxient pas. Mais la responsabilité me semblait trop énorme. Imaginez, une crampe dans le mollet qui vous ralentit et....
Puis j'ai opté pour baby-sitter d’autruches en Afrique du Sud. Le rôle de cette personne est d’éviter que les volatiles ne se battent entre eux. C’est un travail assez éprouvant car dans un champ rempli de ces grands oiseaux, les altercations sont nombreuses et musclées. Mais je me suis vite dégonflée en pensant à mes fins de journées à éviter que mes propres enfants ne se battent entre eux.
En désespoir de cause j'ai envoyé un ultime cv afin d'être pousseuse d'usagers du métro au Japon. Ce sont des personnes chargées de pousser les gens à l’intérieur des rames de métro lorsque celles-ci sont déjà bondées. A ma grande surprise j'ai été sélectionnée en ces termes: 私たちはあなたにこの仕事をご用意しており、あなたの体格は、あなたの最大の資産である. Sachant que la taille moyenne du japonais est 1,71m. Du haut de mon mètre 80 je ne devrais pas avoir trop de mal à remplir ma fonction.
Le syndrome du PDVS
publiée le 22 octobre 2019
Le syndrome du PDVS (Parent en Déficit de Vie Social) est un phénomène psychologique qui se caractérise par un ensemble de troubles du langage et du comportement observé chez l’adulte parent d’un ou de plusieurs enfants et les élevant seul. Il n’est pas rare de retrouver le syndrome chez le parent vivant en couple, ce qui peut multiplier le risque par 2.
L’incidence du syndrome du PDVS est évaluée à 8 cas pour 10 chez le parent seul contre 4 cas pour 10 chez le parent vivant en couple.
Des études montrent que le PDVS n’a pas de frontières. On le retrouve chez le parent d’enfants en bas âge, adolescents mais aussi chez le parent « Tanguy ». Pour ce dernier, le syndrome prend une autre forme que nous développerons ultérieurement.
Les troubles se déclarent essentiellement lorsque le parent touché se retrouve (enfin) en présence d'adultes.
Durant ses périodes de vie sociale le porteur du syndrome est pris de tics et TOC inopinés et désagréables pouvant ou non être associés. L’exemple le plus flagrant est celui de la soirée entre amis. La fête bat son plein, les conversations vont bon train et tout à coup, le parent atteint (reconnaissable à sa boisson pétillante, sans alcool à la couleur schtroumpf) pousse des cris et s’énerve, invectivant son interlocuteur de ces phrases :
- « Retire ton doigt du nez de ta soeur »
- « On tire la chasse quand on va aux toilettes »
- « NON, pas de sable dans le salon »
- « Maintenant on dOOOOOOOrt »
- « Depuis combien de jours n’as-tu pas pris de douche ? »
- « NON pas de smartphone à table »
- « Où en es-tu dans ta recherche de logement »
- …
La parole s'accompagne en général de gestes brusques, bondissements, longs soupirs, grimaces…
On rencontre une forme de mimétisme chez les sujets les plus atteints. Il n’est alors pas rare de les voir se rouler par terre lorsque la sangria vient à manquer, de recracher un zakouski aux rillettes de sardines dans le plat du serveur, de se moucher dans la robe de sa voisine de table….
La découverte de ce syndrome date de l'été 2013. Les spécialistes conseillent à ces personnes des séances d’isolation sensorielle dans un caisson d’eau chargée en sel d’Epsom, du qi gong avec le vénérable Maître Thoï, de la ronronthérapie dans un bar à chats, du lancée de hache sur cible…
La guérison survient en général spontanément au bout de 25 à 30 ans.
Mercredi c'est spaghetti, mais mercredi c’est surtout taxi
publiée le 17 septembre 2019
Coiffant la casquette de Jules Dussiflard, tu véhicules tes petites têtes blondes au tennis, au football, au rugby, au hockey, au dessin, au solfège, au piano, au catéchisme, au karaté, à la piscine, au cours de codage, au roller derby, à la spéléologie, au yoga, au nawatobi, à la capoaira parce que « tu comprends, Jean-Albéric a vraiment besoin d’une activité pour se dépenser et apprendre à se concentrer ».
Entre deux courses, tu achètes vite le pain du lendemain puis avec grâce, légèreté et vitalité tu fonces chercher Marie-Baptistine qui attend depuis 15 minutes déjà devant son club de Twirling et qui te menace de son bâton parce que « décidément c'est dingue t'es toujours en retard et j'en ai marre de toujours devoir attendre des heures et tout le monde me regarde en pensant que tu m’as oubliée ».
Pas le temps d'écouter ses éternelles complaintes qu’il faut foncer déposer Cyprille-Anastasie au hockey subaquatique et zuuuuuuuuuuttttt c'est déjà l'heure de récupérer Désiré-Candide qui était invité à un anniversaire et rezuuuuuutttttttttt il fallait acheter le cadeau. Tu n'oses pas avouer que tu as complètement oublié de l'acheter ce fameux cadeau parce que c'est le 12ème anniversaire du mois et que tu en as ras-le-bol de ce budget cadeaux d'anniversaires qui t'empêchera de faire ton balayage californien mensuel.
Quant à Cyrpille-Anastasie.....MEEEEEERDDDDDE tu l’as oubliée à la piscine. Pas le temps de fermer les portières que déjà tu démarres laissant Désiré-Candide hurlant sur le trottoir. Tu arrives à la piscine haletante et paniquée et tu la trouves violette et grelottante sous la douche.
Remise de tes émotions tu rentres chez toi en te demandant combien d’années de thérapie seront nécessaires à ta descendance pour soigner sa peur de l’abandon et tu découvres ton chat inconscient en overdose de hachis pur bœuf bio/producteurs locaux que tu as oublié sur la table 4 heures plus tôt.
Bref il est 18h et tu n'as plus de spaghetti et plus de hachis alors mercredi c'est direct au lit...
Cette chronique est fictive, toute ressemblance avec des personnages existants ne serait que pure coïncidence ;-)
Je vais bien, ne t'en fais pas
publiée le 03 septembre 2019
C'est étrange comme le célibat interpelle.
Personnellement, le célibat des prêtres m'interpelle tout comme celui des nonnes. Celui des parents solos m'interpelle nettement moins.
En général, au moment douloureux de la séparation, l'entourage proche, éloigné et même parfois très éloigné tente de vous rassurer à coup de : "tu es encore jeune, tu referas ta vie", même si ce n'est pas exactement ce que vous souhaitez entendre à ce moment précis. Le regard torve, les cheveux gras, des valises sous les yeux et un, deux, trois..... moutards accrochés aux basques vous fantasmez juste sur un moment seule au....wc.
Puis les semaines et les mois passent et pas l'ombre d'un Adonis bedonnant à l'horizon. Emplit d'une pitié feinte, l'entourage adapte son discours : "Donne-toi le temps, tu as raison".
La veille du premier anniversaire de votre "nouvelle vie" le baromètre de la compassion monte de quelques degrés : "Un an c'est suffisant non"? "Pense à toi"....Et vous, l’envie de répondre : « Justement, je pense à moi »
La veille du second anniversaire de votre "nouvelle vie" qui commence à sentir la poussière, il n'y a plus de baromètre. Cassé, explosé avec leurs talons, votre entourage, votre famille, vos amis en arrivent à se demander comment vous avez été mariée un jour et encore plus comment vous avez eu des enfants.
La veille du troisième anniversaire de votre vie monastique, on vous soupçonne d'être prisonnière de votre progéniture, enfermée à double tour dans un donjon dont la porte est gardée par un cerbère à 5 têtes. Chaque soupirant se présentant, guitare à la main et vous chantant la sérénade, se voit subir les pires sévices infligés par le gardien de la porte des Enfers.
Au-delà de la troisième année plus personne ne vous pose la question. Vous êtes définitivement devenue Mère Courage pour les uns, Pauvre Fille pour les autres et personne ne vous imagine balayer du doigt votre intérêt ou non pour ce bellâtre qui a posté son meilleur profil sur Dertin avec cette légende imparable « Salu, sa vat » ?
Personnellement, "je vais bien, ne t'en fais pas".
"Votre célibat est ce que vous en faites" (entendu dans Suburgatory)
La Sardopipagny
publiée le 02 décembre 2014
Depuis quelques années je suis atteinte d'une maladie unique. Les médecins l'ont appelée "maladie unique" car je suis la seule personne déclarée à ce jour. Je suis pourtant sûre de ne pas être le seul cas au monde et la raison de ma chronique est, de peut-être trouver d'autres personnes atteintes de cette forme exceptionnelle d'allergie.
En fait ce n'est pas une mais bien trois allergies. Combinées, les médecins l'ont baptisée la "sardobipagny". Les symptômes sont variables et dépendent de la présence des facteurs déclenchants.
Les symptômes de la première allergie sont : bouffées de chaleur, bourdonnements d'oreilles, poils des avant-bras irisés et un irrémédiable besoin de fuir, loin, et d'écouter "l'hiver" des quatre saisons de Vivaldi.
Pour la seconde allergie, les symptômes sont différents, plus violents, et nécessites une coupure immédiate de la source déclenchante afin de balayer tout risque d'agressivité.
Le troisième cas est plus complexe car la source ne provoque pas forcément l'allergie. Tout dépendra des sons qu'elle produit. Son apparition visuelle par contre me pousse à sortir un flot d'insultes d'un haut niveau, ce qui a d'abord été confondu avec le syndrome de Gilles de la Tourette.
La médecine s'est intéressée et inquiétée pour mon cas le jour où, lors d'une soirée télévisée, j'ai littéralement pété les plombs. Sueurs, bourdonnements d'oreilles, jets de coussins et de télécommande suivis d'une salve de grossièretés en tout genre. J'ai même failli exploser l'écran plat tout neuf. Les gens qui m'entouraient ne comprenaient pas ce qui m'arrivait. Police, pompiers, ambulance déferlèrent au son des sirènes qui finirent pas couvrir la source du problème. Une fois dans l'ambulance je repris mes esprits et, ne me souvenant de rien, j'étais fort étonnée de me retrouver couchée sur une civière. Puis le mal refit surface. L'ambulancier s'appelait Pascal et fredonnait "Ma liberté de penser" de Florent Pagny tandis que le chauffeur réclamait que l'on mette un CD de Michel Sardou. Sans crier gare mes yeux se sont révulsés, j'ai bondi de la civière et j'ai envoyé le tensiomètre à la tête de l'ambulancier prénommé Pascal tandis qu'avec le stéthoscope je tentais d'étrangler son collègue fredonneur...
Finalement aucun remède n'a encore été trouvé et je crains qu'il ne le soit jamais.
Vous êtes prévenus...
The True Love Tester
publiée le 18 novembre 2014
Une firme nippone va commercialiser un soutien-gorge qui se dégrafe uniquement si la femme est amoureuse....Le dit soutien est bourré de capteurs sensés détecter le rythme cardiaque de la femme. L'invention porte le nom poétique de "True Love Tester".
On peut quand même s'interroger car moi, personnellement, mon rythme cardiaque ne s'affole pas uniquement en cas de coup de foudre. Ben non, moi, par exemple, mon cœur s'emballe quand ma feuille n°5 me déclare sa flamme (et paf mon soutien se dégrafe), ou encore quand ma feuille n°1 est sur scène avec sa chorale (et paf mon soutien se dégrafe) ou encore quand je stresse (et paf mon soutien se dégrafe)... En bref le mode d'emploi devra préciser que ce soutien n'est à porter qu'en cas de rendez-vous galant. Du genre quand vous avez chatté des semaines et des semaines en blind sur un site de rencontre et que le grand soir est enfin arrivé. Ceci dit, ça peut être très gênant si votre cœur s'emballe entre le plat et le dessert. Dans ce cas, vous devrez filer aux toilettes prétextant un repoudrage de nez urgent ou un besoin pressant mais je vous conseille le repoudrage de nez, c'est plus classe. Malgré tout le problème risque de ne pas être réglé car si le coup de foudre se confirme, à peine revenue des toilettes votre soutien se dégrafera à nouveau. Alors un bon conseil prenez-en un de rechange dans votre sac. Un bon soutien classique. Un cœur croisé de Playtex comme ça on reste quand même dans le romantisme.
J'attends avec impatience la suite de ces inventions venues du pays du soleil levant et en parlant de soleil levant, je risque ce jeu de mot scabreux en réclamant un slip qui se déchire uniquement si l'homme est amoureux...
Chronique désenchantée
publiée le 07 octobre 2014
Je suis amère. Il l’a fait. Il a été jusqu’au bout. Pourtant, toute la journée, j’ai chanté « laisse les gondoles à Venise, laisse Amal dans la Tamise, installe-toi dans ma remise, on est si bien ».
J’aurais tellement voulu essayer, juste une fois, pour voir. Vous savez comme dans la pub. Nous nous serions installés dans le petit tea-room de Jodoigne. Nous aurions commandé un café puis, juste pour me prouver que je ne rêvais pas, j’aurais été sur le trottoir et j’aurais crié « George Clooney is inside ». Là, je serais tranquillement rentrée dans le petit tea-room et je lui aurai susurré « Come on George, we go… ». Nous aurions fendu la foule en délire, bras dessus, bras dessous. Lui avec son petit sourire irrésistible, moi jetant quelques œillades par-dessus son épaule. Nous serions montés dans mon…van et nous serions rentrés à la maison où mes cinq feuilles nous attendraient, jouant sagement sous l’œil attentif de notre nounou Amal fraichement débarquée de Londres suite à une sombre affaire de corruption ayant mis fin à sa carrière d’avocate.
Bon je sais, la vie n’aurait pas toujours été facile. Lui, souvent absent, partant régulièrement aux quatre coins du monde pour y tourner un nouveau chef-d’œuvre et revenant dans notre petit village wallon brabançon quelques capsules de son meilleur café sous le bras. Moi, seule à la maison, craignant toujours qu’une de ces stupides créatures, taille 34, tente de Le séduire.
Mais nous aurions été plus forts. George Clooney et Dame du Trèfle c’est comme une évidence.
Après les Brangelina il y aurait eu les Catorge. Il aurait pu adopter mes 5 feuilles et on aurait peut-être même adopté un petit Papou et une petite Bhoutanaise pour agrandir la famille. Et qui sait, des jumeaux seraient venus boucler la boucle. J’aurais même pu accoucher en République du Haut-Karabagh.
Mais non, Monsieur n’en a fait qu’à sa tête. Il n’a rien voulu savoir du charme et du calme du Brabant wallon. Je l’avais pourtant déjà prévenu en 1989, quand, contre mon avis, il épousa Talia Balsam.
Une chose est sûre, il sera totalement inutile de venir pleurer sous ma fenêtre quand Amal t’aura jeté comme une vieille chaussette. A partir de ce jour du 27 septembre 2014, vous pourrez juste m’entendre dire : « George is outside »
5 jours
publiée le 26 août 2014
5 jours, 120 heures, 7200 minutes…Le compte à rebours est enclenché. Le sablier est retourné. Voilà le temps qu’il vous reste avant de lâcher les fauves dans l’arène.
Mercredi 27
Le Chouette Mag vient de tomber dans votre boîte aux lettres. Tiens ça sent la rentrée mais pas trop. Les petits terminent le dernier stage de l’été. Les tongs et bermudas ne sont pas encore rangés parce qu’on sait que dès que la cloche aura sonné, le soleil pointera le bout de son nez.
Jeudi 28
On sort la tenue blanche pour les apéros du jeudi mais mojitos et cacahuètes avalés durant les deux mois d’été ont eu raison de votre postérieur et le magnifique slim blanc ne passe plus la barre des genoux. Qu’à cela ne tienne, la grande jupe blanche à smocks que vous portiez durant votre dernière grossesse fera parfaitement l’affaire.
Vendredi 29
Léger mal de tête du aux nombreux apéros de la veille. Grâce à la grande jupe blanche à smocks la soirée de la veille s’est transformée en grand festival de l’excès et de l’orgie. Heureusement, c’est vendredi et avec 4 g de paracétamol et une grande bouteille d’eau vous devriez assez vite retrouver forme humaine.
Samedi 30
Enfer et damnation vous n’avez pas encore fait les courses pour la rentrée. Direction le magasin à l’enseigne blanche, noire et orange qui commence par un C et termine par un t. Là où « le personnel est gentil et parce qu’il n’y a pas moins cher ailleurs ». Le parking est blindé et il n’y a plus de caddies disponibles mais ce n’est pas grave, on est samedi et il y a dégustation de chips, boudin et vin. Avec un peu de chance vous êtes venus sur le temps de midi et vous ferez d’une pierre deux coups.
Dimanche 31
Il règne comme une ambiance d’euphorie. Vous vous sentez heureuse et coupable à la fois. Heureuse de cette dernière journée de congés scolaires et coupable d’oser vous sentir heureuse d’enfin lâcher les fauves dans l’arène. Demain est un autre jour. Les cartables sont rangés, les habits préparés, c’est la rentrée.
Mes feuilles, mes clônes et moi
publiée le 15 juillet 2014
Combien de fois n'avez-vous pas rêvé de vous cloner?
Vous savez toutes ces fois où vous êtes attendus à 2 ou 3 endroits différents à la même heure. Moi, par exemple, ça m'arrive régulièrement. Seule à la tête de la bande du trèfle à 5 feuilles, je suis souvent sollicitée pour conduire une de mes feuilles à un anniversaire alors qu'une autre est attendue à la même heure à 15 km de là. Et si le week-end est vraiment rock 'n roll une troisième doit "absolument-parceque-tu-comprends-c'est-hyper-important" être chez là-bas, très loin, à la même heure...
Alors pour remplir mon rôle de maman à la perfection, j'ai inventé, à mes heures perdues, la machine à cloner. C'est assez simple et sans fioritures. Il s'agit d'une vieille armoire qui traînait dans mon grenier. J'y ai enlevé le fond que j'ai remplacé par une porte comme ça j'entre d'une côté et mon clone sort de l'autre. Je ne vous révélerai mes plans de construction que sous la torture ou contre une assiette gigantesque de sushis, sashimis et autres japonaiseries culinaires.
Le problème c'est que j'ai abusé de ma machine. Grisée par la nouveauté je me suis clonée une centaine de fois et me voilà maintenant à la tête d'une armée de Dame du Trèfle. Sur le plan purement pratique, c'est très confortable. Je passe maintenant mes journées vautrée dans mon canapé pendant que toutes ces hystériques s'agitent à conduire les feuilles à gauche et à droite. Une prend les poussières, une autre aspire, une autre fait les courses qu'une autre rangera dans les armoires.....
Chaque clone a sa fonction. Ce n'est pas une armée pour rien. Et moi dans tout ça je suis le Général. De mon canapé je hurle les ordres. Quel bonheur.
Le soir venu. Je couche mes feuilles moi-même histoire de m'ôter toute culpabilité. Et pendant ce temps, j'entends le lave-vaisselle se remplir, le lave-linge tourner, le fer à repasser cracher sa vapeur...
Ma machine est particulièrement bien réglée. Mes clones possèdent la plus haute résistance au stress, un haut degré d'humour, relativisent dans toutes les situations, ne s'énervent jamais et n'ont aucun besoin personnel.
Quand la maison dort et que tout est à sa place, mes clones se rangent côte à côte, ferment leurs yeux afin de recharger leur batterie. Au lever du soleil chaque clone reprend sa mission, en silence. Petit déjeuner, cartable, lunch....
Ahhhhhh, elle est pas belle la vie???
Mercredi
publiée le 1er juillet 2014
Mercredi c'est spaghetti....si on a le temps de les préparer parce que mercredi rime surtout avec taxi.
Nous mamans extra-ordinaires, extra-lunaires, extra-solaires coiffons notre jolie casquette de taxiwoman et véhiculons nos chères petites têtes blondes au tennis, au football, au rugby, au hockey, au cours de dessin, au solfège, au cours de piano, au catéchisme, chez la logopède, au conseil communal des enfants, chez le dentiste, au karaté...
Entre deux services, on achète vite le pain pour demain matin puis avec grâce, légèreté et vitalité on saute dans notre bolide pour aller cueillir n°2 qui attend depuis 15 minutes déjà devant son club de sport et qui ne "comprend décidément pas pourquoi c'est dingue t'es toujours en retard parce que moi j'en ai marre de toujours devoir attendre et en plus tout le monde me regarde et se demande ce que je fais là".
Pas le temps d'écouter ses éternelles complaintes car il faut foncer déposer n°1 à son cours de dessin et zuuuuuuuuuuttttt c'est déjà l'heure de récupérer n°3 qui était invité à un anniversaire parce que, ben oui, les copains ils ont eu la bonne idée de naître un mercredi et rezuuuuuutttttttttt je devais acheter le cadeau que j'ai promis d'apporter après la fête parce "tu comprends je l'ai oublié à la maison". Gros mensonge en fait parce que tu n'oses pas avouer que tu as complètement oublié de l'acheter ce fameux cadeau parce que tu comprends bien c'est le 12ème anniversaire du mois et que tu en as ras-le-bol de ce budget cadeaux d'anniversaire qui t'empêchera d'aller faire ton balayage ce mois-ci chez le coiffeur.
Quant à n°4.....MEEEEEERDDDDDE tu as oublié n°4 à son cours de piscine. Pas le temps de fermer les portières que déjà tu démarres laissant le sac de solfège sur le trottoir. Tu arrives à la piscine haletante et paniquée et tu trouves n°4 violet et grelottant dans le vestiaire, bonnet sur la tête, lunettes de piscines sur les yeux et maillot de bain sur les genoux.
Remise de tes émotions tu peux enfin rentrer chez toi et c'est là que tu te rends compte qu'en partant 4 heures plus tôt tu as laissé le jambon sur la table et que le chat a tout mangé pour en vomir la moitié sur le plan de travail....
Bref il est 18h et tu te rends compte que tu n'as plus de spaghetti alors mercredi c'est direct au lit...
Cette chronique est fictive, toute ressemblance avec des personnages existants ne serait que pure coïncidence ;-)
L'enfant, ce petit être abject
publiée le 17 juin 2014
Je l'avais déjà constaté depuis longtemps, l'enfant est un petit être abject sans l'ombre d'un sentiment de reconnaissance.
Parents que nous sommes, nous souhaitons le meilleur pour ce mini-nous. Notre vie tourne autour de ses besoins et envies dès qu'il pousse son premier cri. Déjà, à l'annonce de l'heureux événement nous contrôlons notre alimentation, notre sommeil, notre hygiène de vie. Tolérance zéro pour l'alcool et la cigarette...
Quand le petit monstre montre le bout de son nez, on s'extasie devant cette petite chose hurlante qui nous laisse des traces de lait caillé sur notre t-shirt tout propre, qui explose son lange toutes les deux heures et on est tout heureux de pouvoir dormir trois heures d'affilée entre chaque crise de colique.
Notre petite merveille grandit et vient le moment des premiers pas et du besoin d'indépendance. Nous voilà alors assaillis de "non moi tout seul", "non pas la main"....Puis la petite chose si mignonne est capable de sortir toute seule de son lit à barreaux et fait irruption dans notre chambre en pleine nuit. Avec un peu de chance, elle se blottit en silence entre ses deux parents. Dans les cas les plus graves, elle hurle sur le palier, pleure et trépigne jusqu'à ce que vous soyez complètement réveillés.
Quand, par chance, vous arrivez à réserver une journée shopping, thalasso (la seule de l'année) avec votre meilleure amie, la petite chose se réveille avec 39° de tempiote et il ne vous reste plus qu'à annuler reporter votre journée détente jusqu'à l'année suivante.
La période de la propreté reste également un moment d'anthologie. La prunelle de vos yeux a régulièrement des accidents qui laissent des traces et des souvenirs impérissables, sur les murs, vos mains, vos canapés…
Ensuite il y a la rentrée en maternelle, les premières excursions, le vélo à deux roues, les premiers cauchemars, les "pourquoi", les "comment", l'apprentissage de la lecture, les premiers week-ends chez les copains, les « maman quand tu étais petite il y avait des dinosaures ? », les « maman t’as un bébé dans le ventre ? » justement quand vous êtes toute heureuse de rentrer dans votre 38 certes en vous couchant sur le lit et en arrêtant de respirer…
Le petit être se transforme alors en mini adulte à l'adolescence précoce et les exigences sont à la hauteur de cette évolution.
Parfois, dans cette vie trépidante et tumultueuse, notre égo se verrait bien gratifié d'un "merci", d'une journée complète de silence, d'un petit déjeuner au lit…
La maman fatiguée n'est pas toujours un être objectif.
La maman fatiguée est parfois un être satirique et cynique qui trouve que les petits êtres qui l'entourent quotidiennement manquent de reconnaissance et savent se montrer très égoïstes.
Les 12 travaux d'une mère de famille
+ 10 bonus pour les mamans solo
publiée le 20 mai 2014
On nous a longtemps fait croire qu'Hercule était un héros parce qu'il eut à réaliser 12 travaux afin d'expier ses crimes. Ce mythe grec n'est en fait que du pipi de sansonnet face au douze travaux qu'accomplit quotidiennement une mère de famille.
1. Une mère de famille se lève aux aurores, prépare le petit déj de sa tribu, réveille sa tribu, habille sa tribu, fait déjeuner sa tribu, conduit sa tribu à l'école...
2. Une mère de famille, même au boulot, pense à sa tribu, organise l'après quatre heures, fait des listes mentales, pense au déroulement de la semaine, au repas du soir...
3. Le temps de midi d'une mère de famille est rentabilisé. La mère de famille profite de cette heure pour aller chercher un cadeau d'anniversaire, prendre un rdv chez l'ophtalmologue, chez le dentiste...Il lui reste en général 3 min13 pour avaler un sandwich veggies composé d'un pain mou et pas assez cuit agrémenté de 3 feuilles de salades flétries et d' 1/4 de tranche de gouda dont les croûtes en plastique n'ont pas été enlevées.
4. Une mère de famille redoute toujours la fin de sa journée professionnelle car pour elle le pire est à venir : récupérer sa tribu à la garderie, affronter directement ses plaintes, ses reproches, ses disputes commencées alors qu'elle n'a même pas encore franchi la grille de l'école.
5. Une mère de famille se rend souvent compte, une heure après son retour à la maison, qu'elle n'a même pas encore retiré son manteau. Il faut dire qu'entre les cartables jetés dans le hall d'entrée, les manteaux jetés dans la salle à manger, les "maman, je peux regarder la télé?", "maman, je peux encore avoir un goûter?", "maman qu'est-ce qu'on mange pour le souper?"...Se dévêtir n'est pas sa priorité.
6. Une mère de famille rêve de posséder le don d'ubiquité afin d'assister sa tribu dans la réalisation des devoirs tout en préparant le souper et en surveillant le petit dernier dans son bain.
7. Une mère de famille n'a pas souvent l'occasion de participer au repas du soir. Entre les "maman j'ai soif", les "maman tu peux couper ma viande", les "maman tu peux me resservir", les "maman je peux avoir un dessert"...la mère de famille a le choix entre des restes froids ou les restes de légumes du petit dernier qui a recraché ses épinards parce que "c'est vraiment pas bon".
8. Une mère de famille, après avoir fini les restes froids, débarrassé la table, rempli le lave-vaisselle se dirige à l'étage pour lire une histoire à sa tribu qui monte se coucher.
9. En passant par la salle de bains contrôler le brossage des dents de la tribu, la mère de famille assiste à un véritable carnage. La tribu s'est déshabillée en ignorant totalement la présence du panier à linge. Slips, culottes, chaussettes, t-shirt...s'entremêlent dans un joyeux désordre sur le sol.
10. Après avoir rangé la salle de bains, la mère de famille salue sa tribu en lui souhaitant une bonne nuit, pleine de beaux rêves et en espérant secrètement que chevaliers noirs, mygales et autres affreux monstres de la nuit choisiront d'aller hanter d'autres enfants, loin, loin très loin.
11. Ensuite elle redescend au rez-de-chaussée ou l'attend une manne de linge à repasser, des contrôles à signer, des factures à payer, une toilette à nettoyer.
12. Quand vient l'heure de se coucher, exténuée, la mère de famille organise sa journée du lendemain et se demandant une fois de plus pourquoi une journée ne compte pas 36 heures.
Si toi aussi tu es une maman solo, je t'offre ce bonus:
En plus des 12 travaux de la mère de famille, une maman solo doit caser dans sa journée:
1. Le débouchage de l'évier
2. La réparation de la machine à laver
3. La sortie des poubelles
4. Le changement d'ampoule de la salle de bains
5. La vérification du niveau d'huile de la voiture
6. Le regonflage des pneus de la voiture
7. La virée au parc à containeurs
8. La tonte de la pelouse
9. La déclaration d'impôts
10. La commande de mazout
Cette liste, pour des raisons de fatigue personnelle, n'est pas exhaustive.